Comment faire parler un enfant avec un troupeau de chevaux...
Notre intuition, des réactions qui nous laissent perplexes, un sentiment que quelque chose ne tourne pas rond…
Quand les enfants développent un certain mal-être, les signes peuvent être multiples et le terrier des secrets bien gardé.
Trouver la clé du silence
Dans mes séances d’équinothérapie au Poni Club de Catalunya, j’accueille tout enfant pour trouver des solutions à des problèmes divers et variés, et notamment des troubles psychologiques : TDA-H, crises d’angoisse, problèmes de comportement…
Monter à cheval pour travailler le corps mais pas seulement…. Lorsque le besoin se présente, je les encourage à me parler de ce qui ne va pas. Je fais souvent face à des « Je ne sais pas », des regards qui plongent dans l’horizon ou des questions qui n’ont rien à voir avec la question que je viens de poser : « Frida, elle mange des croquettes ou des pâtés ? » Pour info, Frida est ma petite chienne qui me suit à peu près partout et surtout en séances avec les enfants.
Il est souvent difficile pour un enfant de poser les mots d’exprimer ce qui le bloque, de le restituer à nous adultes, pour qu’on puisse le soutenir et le guider. Accéder à leur monde intérieur peut en effet s’apparenter à un jeu de pistes où on récolte indices par ici et des « Ah il t’a dit ça à toi ?» par là.
Le jeu de pistes
« Il s’intéresse pas à moi. » « Il me fait peur. » « Je l’aime parce qu’elle est calme. » A travers leurs interactions avec les chevaux, les enfants savent très bien parler des relations qu’ils ont avec les chevaux. Mes séances d’équinothérapie sont l’occasion de comprendre la manière dont ils appréhendent le monde sans avoir à leur poser des questions sur « Comment ça se passe à la maison ? ».
Une fois, le plus gentil, le plus méchant, le plus doux, le plus calme, le plus agité, on peut se demander qui ressemble à qui : « Elle est calme comme ma sœur. »
Quand j’ai pu lier les chevaux du troupeau à nos problématiques thérapeutiques – « Papa est un peu moins gros que Sam quand même » – suit la partie où il est possible de guider l’enfant pour développer sa place dans le troupeau… mais aussi au sein de son entourage : « Et si tu approchais avec calme ? » « Il s’est arrêté de manger et m’a laissé le caresser !!! »
L’école de la nature
Dans le moment présent en pleine nature et dans la connexion avec les animaux, le lâcher prise est évident et l’inconscient de chaque frimousse peut s’exprimer : leurs babillages sont des plus pertinents et répondent à une parfaite logique : « Il est pas vraiment énervé contre les autres. Il veut juste trouver sa place avec le troupeau… »
Ma mission de thérapeute est alors de les amener à faire grandir leurs histoires avec les chevaux et avec eux-mêmes. « Qu’est-ce que tu pourrais lui dire pour que Caramel se sente mieux ? » « Caramel, ne t’inquiète pas… Ta paille va arriver et tu vas pouvoir manger comme les autres ! »
Les chevaux, si imposants et à la fois si sensibles aux émotions de chacun, ont en général la baguette magique pour marquer les esprits et laisser une trace dans les mémoires et dans la suite de chaque histoire.
Pour plus d’informations, je suis à votre disposition : antonia.eraud@gmail.com / 0034 648 917 952