5 conseils pour un déconfinement bienveillant - Spécial pour petits déconfinés en herbe
De vraies éponges émotionnelles, les petits confinés ont connu une vie bien restreinte pendant le confinement et vous noterez probablement certains changements dans leurs comportements : des tempêtes de colères, des larmes de crocodiles, des volcans d’angoisse ou peut-être, des résistances à sortir de son terrier.
« There is something about the outside of a horse that is good for the inside of a man » a dit Churchill (« L’extérieur d’un cheval exerce une influence bénéfique sur l’intérieur de l’homme. » en français mais je trouve que ça sonne moins bien.) J’aimerais préciser : « There is something about the outside of a horse that is nourishing for the inside of every kid. »(L’extérieur d’un cheval nourrit l’intérieur de chaque enfant. »).
De retour au travail, voici mes observations et mes idées inspirées des chevaux et de la nature pour soulager, consoler et soutenir les petits déconfinés en herbe !
Pour une école buissonnière
« L’homme a besoin d’espace, plus exactement d’espace libre : pouvoir courir, crier, porter loin son regard est certainement nécessaire à l’équilibre, au trop plein corporel et psychique des individus et surtout ceux en plein explosion, en plein dynamisme comme les enfants et les jeunes. »
Louis Espinassous
Avec le confinement, dur dur de se passer d’écrans pour les courses, l’école, les films ou le skype avec les grands-parents ! Il est à présent temps d’équilibrer la balance avec des temps en plein air où l’enfant peut interagir émotionnellement avec son environnement, revenir à une manipulation en 3D, sentir une réalité spatiale et sensorielle et confronter son corps à ses possibilités et ses limites.
Sorties en famille dans les parcs les plus naturels possibles, nuits à la belle étoile et des moments en pleine nature sans activité cadrée permettront à vos enfants d’éveiller ses sens et le replacer solidement dans la vie.
Ouvrir ses ailes
Depuis mon retour au Poni Club de Catalunya, j’observe chez mes petits cavaliers, une certaine rigidité de leurs membres, des épaules fermées, un menton qui tombe, le regard au sol … Vivre dans des espaces fermés, limités, voire vraiment petits, le confinement nous a empêché de faire marcher la mécanique fondamentale de notre corps. Quand on pense à nos ancêtres Cro-Magnon qui marchaient des kilomètres chaque jour, on comprend aujourd’hui qu’on est loin du compte.
Cette rupture de l’effort peut affecter notre manière de respirer mais également le développement de notre masse osseuse et musculaire. Le retour à un exercice physique régulier et si possible dans la nature est donc plus que nécessaire.
Dans nos séances d’équithérapie, en plus d’activités physiques, nous travaillons également les ouvertures de cage thoracique avec des techniques inspirées du yoga ! Très bon pour mieux respirer tout en reprenant un langage du corps ouvert sur l’extérieur !
30 millions d’amis
Le confinement a généré une rupture sociale brutale pour les plus jeunes. Privés de leurs amis, de leurs pairs, de leurs référents (professeurs, maîtresse/ maître, éducateur…), les relations avec les personnes qu’ils avaient l’habitude de côtoyer ont été sacrément perturbées. Encore une fois, le confinement a pu affecter la manière dont les enfants interagissent à présent : manque de confiance en soi, anxiété liée à la séparation, co-dépendance avec les parents… Ils ont tellement peu utilisé leurs qualités sociales qu’il peut s’avérer difficile de revenir dans le monde extérieur.
Pour un retour du lien social, les animaux sont là pour nous guider vers nous-mêmes. Ils nous obligent à entrer dans leur monde, à oublier le nôtre, à s’occuper d’eux, à les nourrir et à les soigner. Dans cette étape du déconfinement, ils peuvent jouer un rôle très positif en étant le déclencheur de certaines émotions refoulées mais également en brisant la solitude des enfants. Aller à la rencontre d’animaux peut se faire de 1000 manières : d’une visite au chien du voisin à l’adoption de son propre animal domestique en passant par des activités avec les animaux, comme une visite à la ferme… ou encore ici, des séances d’équinothérapie. Les docteurs à pattes et à poil n’attendent plus que vous.
Retrouver un équilibre dans son troupeau
A travers mes échanges avec les parents et les enfants que je vois chaque jour, je constate qu’il y a certains tensions dans l’air dans les familles. L’usure, la fatigue aussi bien physique et morale d’être « tout le temps » ensemble et le poids de la logistique à la maison laissent des traces, aussi bien pour les parents que pour les enfants. Si passer des bons moments ensemble au début du confinement ont resserré des liens, les conflits liés aux devoirs ou à l’organisation de la maison ont pu faire des dégâts.
C’est pourquoi, trouver des temps pour soigner les relations au sein de la famille paraît important : identifier un projet familial où tout le monde peut se retrouver comme l’organisation de vacances au camping, l’instauration de nouveaux rituels à la maison où la solidarité est au menu, chaque jour…
Dans nos séances d’équithérapie, j’organise également des séances parent/enfant où à travers des jeux et des dynamiques, nous travaillons la communication, l’empathie et l’écoute pour un retour au calme dans le troupeau. Interagir avec les animaux permet de transposer des états d’âme et de prendre conscience de certaines dynamiques toxiques à changer.
Les vertus des caresses
Après des mois de confinement, la question de la séparation et de la co-dépendance avec le parent peut également se poser. A vivre 24/24 ensemble, certains de mes petits cavaliers étaient bien contents d’avoir leurs parents tout le temps avec eux. A l’heure de se séparer d’eux le temps d’une activité, l’anxiété, la rage, la colère, l’angoisse et la tristesse peuvent vite surgir.
Pour cela, nos docteurs à pattes et à poil présentent une réponse ŕéconfortante. « Non seulement les caresses possèdent une vertu tranquillisante et antidouleur, mais en plus elles participent à la constitution de l’identité et à l’émergence de la pensée » nous dit Boris Cyrulnik. La caresse est en effet une forme de communication sociale où on a conscience d’une présence rassurante, où on peut oublier sa solitude et où la tristesse s’atténue. Il est également dit que la caresse réveille une sensibilité corporelle archaïque qui rassure. Ce n’est sans oublier que les caresses peuvent étrangement faire penser aux câlins des parents, mais dans le cadre de nos séances d’équithérapie, ils sont avec le cheval et sans les parents ! En définitive, sautez sur chaque opportunité pour caresser des animaux avec vos enfants (bien sûr, quand je dis animaux, j’entends des animaux inoffensifs) au détour d’une balade au centre équestre, lors d’un café dans un bar à chats ou lors d’une visite chez Mamie et de son gros chat !
Dans le cadre de nos séances d’équithérapie, le temps de pansage est dédié exclusivement à cette stimulation sensorielle. A la fin de la séance, au moment de dire merci au cheval pour la séance, le câlin est également à l’honneur.
Pour aller plus loin
Je vous recommande le livre suivant :
Le bonheur est dans la nature de Marc Giraud
Enfin, vous pouvez toujours me contacter pour avoir de plus amples informations sur mes séances :
antonia.eraud@gmail.com – +34 648 917 952